‡ Tuer pour vivre, vivre pour tuer ‡

« Saïna ? Qu’est-ce ?
-C’est voyant, non ?
-Avec quel argent l’as-tu acheté ?
-Avec le mien, économisé depuis la première fois où j’ai eu mon argent de poche.
-Je ne veux pas que tu possèdes ce genre de choses ! Vas le redonner au magasin !
-Hors de question !
-Saïna ! Tu te dois de m’obéir ! Je suis ton père !
-Un père qui veut faire de sa fille ce que lui aurait voulu être ? Je n’obéis pas à ce genre de personne, même s’il est mon père !
-Très bien, alors vas-t-en ! Pars d’ici ! C’en est trop, je ne peux plus te supporter !
-Quoi ?
-Je t’ai adopté pour avoir un enfant qui reprendrait l’entreprise, mais je ne peux pas compter sur une insolente !
-J’ai mes rêves, moi aussi ! Je veux les réaliser !
-Je n’ai que faire de tes rêves ! C’est les miens qui comptent ! Maintenant pars !
-Je croyais que…
-N’essaye pas de faire en sorte que je te garde avec moi ! Tu ne m’apporteras rien alors DEGAGE !!! »
La pauvre jeune fille, à peine âgée de 16 ans, prit son katana dans sa main gauche, ramassa son sac posé aux pieds de l’escalier et le mit sur son dos. On était à l’automne et une douce pluie tombait depuis la veille. Saïna serra un peu plus fort son katana dans sa main avant de partir à pied sur le chemin un peu boueux. En la voyant, beaucoup de personnes disaient d’elle qu’elle était bizarre, et cela lui plaisait. Elle avait une passion hors du commun pour les armes blanches, essentiellement des lames, et pour le fantastique. Elle aimait écrire et dessiner, mais toutes ses œuvres, bien que belles, avaient un côté noir. D’ailleurs, elle s’habillait elle-même en noir et mettait rarement d’autres couleurs. Elle avait aussi une fascination pour « l’opposé » et la mort. Elle se posait de nombreuses questions sur les deux sujets, et parfois elle réussissait à trouver des réponses sur lesquelles elle aimait méditer. Ses passes temps favoris étaient, soit d’aller dans des musées, des cafés ou une bibliothèque pour y écrire, soit d’apprendre à manier l’épée. Elle croyait en la magie, et disait à certaines personnes qu’elle la pratiquait. Voilà pourquoi on la trouvait étrange. Elle, elle se plaisait et ne demandait pas beaucoup plus.
Elle ne connaissait pas ses origines. On l’avait adoptée à l’âge de deux ans, et elle s’était elle-même donnée le nom de Saïna, n’aimant pas son vrai prénom qu’elle trouvait trop banal.
Mais il n’y eu même pas deux semaines de passées, depuis qu’elle était partie, qu’elle se trouva en danger. Un homme au visage effrayant et au regard fou avait voulu la tuer. Jamais Saïna ne comprit ce que cet homme faisait la… Mais elle avait eu la peur de sa vie. Elle avait beau appeler au secours, personne ne vint l’aider. Elle se cacha parmi des arbres et maudit son père. Il l’avait mit à la porte alors qu’un assassin courait les rues ! Et il le savait. Tout le monde le savait. Une de ses amies était morte, et Saïna ne s’en était jamais remise. D’ailleurs, à chaque fois qu’elle repensait à sa défunte amie, elle se rappelait à ce qu’elle disait souvent :
« Tu n’es pas un ennemi, alors tu es un ami. Tu n’es pas un ami, alors tu es un ennemi. Mais si tu n’est ni un ami, ni un ennemi, alors tu es celui qui me respecte. »
A ce moment, l’homme venait de la retrouver. Elle était terrifiée, prise d’une panique telle qu’elle n’en avais jamais eu, elle se remit à courir en hurlant à l’aide encore et encore, mais toujours personne ne vint, elle était seule. Elle fut prise au piège et à ce moment là, elle regarda son katana et une autre pensée frappa son esprit…

J’entendis un hurlement qui me glaça le sang. Pourtant dieu sait que je suis habituée à entendre de tel son. J’accourus là où le cri me guidait et je vis avec stupeur une jeune fille, un sabre recouvert de sang dans les mains, et un homme, la tête coupé, à ses pieds. La jeune fille souriait parmi ses larmes. Je l’avais déjà vu, je la connaissais de nom…
« Saïna, murmurai-je…
-J’ai répondu à mon instinct…
-Mais tu es maintenant devenu un assassin…
-Arrivera ce qui arrivera…
-Tu n’es pas maître de ton destin…
-A peine de mes pensées…
-Tu ne comprends pas ce que tu as fait
-Pourtant cet acte est bel et bien fait de mes mains
-Je me souviens… dans un rêve quelqu’un est venu te voir
-Et m'a dit cette triste vérité
-Qui dans cette réalité
-Me semblait dénuée de sens et me donnait du désespoir.
-A présent, conte-moi ce qui t’es arrivé
-Moi-même je ne le sais pas…
-Alors explique moi ta vérité…
-« Tuer pour vivre, vivre pour tuer ». Voilà la loi qui va désormais diriger mes pas… »

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